J’ai pris connaissance pour la première fois des recherches de Kelly McGonigal, psychologue et professeure émérite à l’Université Standord, à travers une conférence intitulée « How to make stress your friend ». La prémisse des recherches de Me McGonial est tout aussi fascinante qu’étonnante: Elle suggère que le stress peut être un allié de premier ordre pouvant favoriser les contacts humains et non ce tueur silencieux devant être irradié à tout prix.

Loin d’être ce fléau auquel nous attribuons un nombre effarant de problèmes cardio-vasculaires, le stress, en soi, permettrait la libération d’ocytocine par la glande pituitaire, une hormone poussant naturellement l’individu à créer des liens avec autrui. Il s’agit de la même hormone qui est sécrétée lorsque nous serrons quelqu’un contre nous. L’ocytocine est un anti-inflammatoire permettant aux vaisseaux sanguins de demeurer dilatés en situation de stress. De plus, au niveau du coeur, cette hormone favorise la régénération des cellules cardiaques. En somme, le stress nous outille afin de mieux le gérer.

Le problème se situerait plutôt au niveau de notre relation avec le stress, issue principalement de notre compréhension erronée de cette émotion et ainsi, de notre façon maladroite à la gérer. En fait, selon une étude menée par l’Université du Wisconsin, pour un individu dont l’existence est forgée par le stress, le simple fait d’envisager cette émotion comme étant bénéfique permettrait de diminuer de 43% ses risques de décès. Ainsi, si nous extrapolons cette donnée recueillie auprès de 1000 participants, une gestion handicapante du stress serait la 15e cause de décès annuellement aux États-Unis.

Alors, comment utiliser cette émotion plutôt que de la subir? Si nous partons du principe que l’ocytocine est la réponse naturelle du corps humain au stress et que cette hormone réparatrice est la même que celle générée lorsque nous créons des liens avec les autres, il est logique de penser qu’en situation de stress intense, nous devrions rechercher à établir des contacts humains afin d’en maximiser la production. En effet, cette théorie se révèle cohérente si l’on se fie à une étude effectuée par l’Université de Buffalo qui révèle qu’une expérience de stress majeure vécue par un adulte augmente de 30% ses risques de mortalité,  sauf si celui-ci développe et nourrit ses relations avec autrui. À ce moment, l’augmentation du risque de mortalité est de… 0% !

 

Image: Max Cooper, maxcooper.net